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à la découverte des Alpes
Après avoir traversé le Ventoux, nous nous arrêtons quelques jours dans l'Ubaye. De magnifiques vallées s'ouvrent à nous et même si le temps est menaçant, nous sentons que cette région nous accueille à bras ouverts et nous promet moultes péripéties.
Ici les villages sont clairsemés, les habitats solitaires. Il y règne un sentiment de sérénité, d'immobilité. Tout est calme et seuls les bruits du vent et d'un petit cours d'eau cassent le silence. Parfois un cri de marmotte ou le chant d'un oiseau vient ponctuer cette douce mélodie.
Ce qui nous interpelle le plus, c'est le grandiose des lieux. Le rapport à l’espace n'est plus le même qu'en ville, les kilomètres semblent s'allonger à l'infini. Nous nous sentons petits face à ce spectacle de la nature, et ça fait du bien.
C'est au bord de la rivière que nous nous arrêterons pour dormir, bercés par le bruit de l'eau, protégés par la forêt, et avec les étoiles comme plafond. La nuit tout est calme, l'odeur de la forêt nous enivre (à moins que ce ne soit le génépi) et la voûte céleste s'ouvre.
Au loin on aperçoit encore les lumières de la ville qui petit à petit paraîssent de plus en plus lointaines à mesure que les ténèbres s'installent.
C'est sous la voie lactée que nous nous endormirons ce soir. Nous sommes seuls au bord de l'eau, même les nuages ont décidé de nous laisser profiter de la soirée.
Reprenons un peu la route si vous le voulez bien. Direction, la route de la Bonnette, reliant Barcelonette à Nice en passant par les montagnes, c'est la route inter-vallée la plus haute d'Europe, avec un point culminant à 2800m. La route est magnifique, paradis des motards et des cyclistes, elle passe d'endroits grandioses en endroits grandioses. Plus une habitation, rien que le calme des montagnes.
Vu du col, tout est petit, tout est loin. Les montagnes sont partout, à perte de vue et nous encerclent. On a un peu l'impression d'être les rois du monde. En tout cas jusqu'à ce que le vent et le froid nous forcent à redescendre.
Pendant la descente, nous nous arrêtons souvent. Parfois à la recherche de marmottes, parfois pour admirer le paysage, et parfois juste pour s'allonger dans l'herbe et admirer la nature qui nous entoure. On a beau être en plein été, on a la sensation d'être au printemps, il fait bon et il y a des fleurs partout.
A chaque arrêt, nous partons un peu plus à l'aventure, cherchons l'endroit parfait où planter la tenter pour la nuit. Angélique a l'impression d'être dans Heidi et se sent pousser des ailes. On dirait bien que la montagne nous gagne. à moins que ce ne soit le manque d'oxygène dû à l'altitude qui nous enivre...
Aujourd'hui c'est jour de randonnée. Nous partons explorer l'Ubaye et ses merveilles. La marche commence en bas, dans la vallée, au milieu d'une foret de conifères, l'endroit est charmant, il y fait bon et nous avons de la chance, le ciel est dégagé.
Le chemin est constellé de fleurs. à tel point qu'on se croirait au printemps. Des bleues, des rouges, des roses, des jaunes, des blanches, un véritable feu d'artifice.
Nous arrivons à un lac pile à l'heure du pique nique (que voulez vous quand on à le sens du timing..). Nous sommes bien plus haut en altitude qu'au début de la journée et donc il fait plus frais qu'au départ, mais nous sommes à l'abri du vent, et l'endroit est magnifique, ce qui nous fait rapidement oublier la fraicheur.
Partout où nous marchons, nous sommes accompagnés par de petits cours d'eau. L'eau est limpide, et les roches bleues turquoise lui donnent une couleur presque irréelle. L'endroit est jalonné de cascades plus ou moins grandes. Est-ce cela le paradis ?
Au plus nous montons, au plus le paysage devient grandiose. On ne compte plus les "c'est beau" ou les "c'est magnifique" que l'on a dit. C'est tout bonnement spectaculaire.
Après la randonnée du col Mary, nous redescendons vers les vallées de l'Ubaye. Nous nous arrêtons au pont du châtelet. Nous nous y arrêtons car la vue est magnifique, en effet le pont surplombe la vallée à plus de 100m de haut, de quoi réveiller le vertige qui m'habite.
C'est en direction du col de la Bonnette que nous nous dirigeons pour passer la nuit. Nous y avons repéré plusieurs endroits susceptibles de nous acceuillir pour la nuit. Le paysage est grandiose bien que le ciel soit menaçant.
Au coucher du soleil les nuages disparaissent quelque peu, nous laissant entrevoir un spectacle magnifique. Les couleurs se succèdent et sont plus folles les unes que les autres. L'occasion pour mon Angélique de gravir encore un peu les flancs de la montagne avant d'aller dormir.
Alors que la nuit tombe, les étoiles pointent le bout de leurs nez. Malheureusement pour nous le vent se lève et les nuages réapparaissent, annonçant une nuit mouvementée. C'est sous l'orage que nous passerons la nuit, les éclairs flashant sur les parois de la tente et le tonnerre nous réveillant trop souvent en sursaut.
Après avoir fui l'orage chez ma mère, nous reprenons la route, direction le Doubs et le Jura. Nous passons donc par Métabief (prononcez Métabié), siège de pas mal de mes souvenirs de jeunesse. Toujours fidèle à sa réputation, le temps y est un peu gris mais pas pluvieux, et les paysages magnifiques. On se croirait en Suisse, mais me direz vous, nous ne sommes qu'à quelques kilomètres de la frontière.
Pour bien visiter le Doubs, il faut remonter jusqu'à la source, c'est ce que nous avons fait. Nous planterons donc la tente aux sources du Doubs, l'endroit y est d'un calme absolu et nous y sommes presque seuls. Quelques chevaux nous regardent cuisiner nos saucisses de Morteau que nous mangerons à la lueur des étoiles, et c'est bercés par le bruit de la rivière que nous nous endormirons.
L'étape suivante de notre voyage nous amène à Chamonix, et qui dit Chamonix dit Mont Blanc. Malgré le mauvais temps nous prenons le train à crémaillère pour le sommet et la mer de glace.
La pluie a décidé de nous suivre, et le temps d'un tunnel, les lumières verdâtres nous transportent dans un autre univers. Quelque part entre Matrix et Sin city, nous grimpons avec cette impression d'arriver bientôt dans une réalité nouvelle.
L'ascension terminée nous descendons vers la mer de glace. Le trajet est jalonné d’écriteaux nous indiquant la hauteur du glacier en telle ou telle année. Nous prenons alors pleinement conscience des effets que peut avoir le réchauffement climatique. Au fur et à mesure de la descente nous prenons la pleine mesure de la taille du glacier. Lorsqu'on y entre enfin on est à nouveau transportés dans un univers étrange et spectaculaire.
L’intérieur du glacier est magnifique, les couleurs y sont irréelles. On est sur une autre planète, quelque part entre Hoth et le pole nord. L'air est froid et sec, les parois ruissellent d'une eau qui a gelé à une époque lointaine et il y règne un calme étrange. Le silence est parfois brisé par la surprise des badauds qui y entrent. On a l'impression d'être partis à l'aventure dans une contrée lointaine. Cet endroit restera gravé dans nos mémoires tant il est dépaysant.
Après les hauts sommets du Mont Blanc, nous repartons direction le Beaufortain et ses verts pâturages. Les routes sont sinueuses, et nous passons des forêts de sapins aux paysages montagneux. Les marmottes nous accompagnent de leurs cris aigus et les nuages continuent de surveiller notre route.
Nous croisons plusieurs fermes, en plus ou moins bon état. Certaines ne sont plus que les vestiges d'un temps révolu, témoignant du long passé agricole de la région: à Beaufort on fait du Beaufort depuis longtemps.
Ici il y a des vaches partout, qui nous regardent passer sans pour autant que nous troublions leur quiétude. Elles restent là à nous regarder sans se lever, comme si elles savaient que nous n'étions que de passage.
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